Retour sur évènementsLe Premier Symposium International organisé par le Gender Law and Policy Center (Sendai, 4-5 novembre 2004)Intervenant sur le thème : "Institutionnaliser la théorie féministe du droit: l'exemple des États-Unis d'Amérique", le Professeur Frances OLSEN Frances OLSEN, tout en rappelant que la théorie féministe du droit a été institutionnalisée - les institutions existantes, à la faveur de réformes en ce sens, firent en effet droit et intégrèrent les revendications des féministes - observa cependant que, pour certains, la théorie féministe du droit ne peut plus prétendre avoir autant d'influence qu'auparavant, voire serait en voie de disparition. Or, pour Frances OLSEN, il s'agit moins de vouloir à tout prix maintenir en vie une théorie féministe du droit que de s'attacher à en actualiser et à en préserver les acquis. Et l'intervenante de s'interroger : qu'adviendrait-il à la théorie féministe du droit si, d'aventure, le mouvement féministe de la fin du XXème siècle disparaissait? Cette interrogation fut pour Frances OLSEN l'occasion de rappeler les liens très étroits qu'entretiennent mouvement féministe et théorie féministe du droit, et de mettre en garde, à proportion, contre le caractère malgré tout fragile de certains acquis du féminisme, qui peuvent disparaître à partir du moment où le mouvement lui-même s'évanouit. Le déclin du féminisme en droit? Frances OLSEN mit au contraire en avant la diversification des cursus universitaires qui, dans une très large proportion maintenant, aussi bien en droit constitutionnel qu'en philosophie du droit, intègrent les études féministes. L'intervenante - qui, avec le Professeur Mary Joe FRUG, eut l'idée à la fin des années 80, d'établir une bibliographie de la littérature portant sur la théorie féministe du droit - présenta les revues juridiques comme une forme d'institutionnalisation, académique, de la théorie féministe du droit. De ce point de vue, le fait que des revues prestigieuses - Harvard Law Review, Yale Law Journal - aient publié ces dix dernières années de très nombreux articles traitant de théorie féministe du droit, est significatif. Last but not least, Frances OLSEN eut à coeur - en ces temps post- électoraux - de terminer son propos par un vibrant appel à renouveler la réflexion juridique sur le principe, malmené, de la séparation des églises et de l'État... Frances OLSEN est professeure de droit à l'Université de Californie (Los Angeles) Carrière académique
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