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Le Premier Symposium International organisé par le Gender Law and Policy Center (Sendai, 4-5 novembre 2004)

Dans son intervention - en sciences juridiques, et intitulée "Les développements récents des études relatives au genre en Corée" -, le Professeur KIM Sun Uk
a tenu à évoquer, comme point de départ, sa propre expérience en matière d'études relatives au genre en Corée. Enseignant aux étudiantes de premier cycle, master et doctorat depuis dix ans, initiatrice de nouveaux cours en la matière, et fondatrice du Gender Law Research Center de l'École de droit de l'Université féminine d'Ewha, KIM Sun Uk commença par rappeler le rôle pionnier de son université s'agissant des études relatives au genre en Corée : 1977, programmation d'un premier cours consacré aux études féminines ; 1982, création d'un département des études féminines (deuxième cycle) ; 1988 : ouverture d'un cours de doctorat sur le sujet. Les matières traitées en cours de cursus sont variées (qui vont des rapports de la pensée féministe à la théorie du droit, aux divers champs d'application concernés). Les méthodes de l'enseignement juridique en matière d'études féministes elles-mêmes sont diverses. Au nombre des méthodes utilisées, relevons : la participation, à titre d'observatrices, des étudiantes aux réunions du Comité spécial de législation sur la situation des femmes de l'Assemblée nationale ; la présence aux jugements de la cour constitutionnelle, la participation à des séminaires publics, conférences, etc.

Le Professeur KIM Sun Uk rappela ensuite les fondements du droit coréen en matière de protection des femmes. Revenant sur les acquis de la Constitution de 1948, l'intervenante insista toutefois sur leurs limites. À la faveur d'une présence croissante des femmes sur le marché du travail, une prise de conscience s'opéra dans les années 1980, qui devait conduire à l'adoption d'une série de réformes juridiques (droit du travail, droit de la famille, répression des violences et du harcèlement sexuels). Les changements les plus récents concernent la légalisation des mesures de discrimination positive, la création d'un Ministère de l'égalité des sexes, la socialisation des dépenses liées à la protection de la maternité, la reconnaissance sociale du fléau que constitue le commerce du sexe, la réforme du code civil en ce qui concerne le nom patronymique.

Se prononçant sur les effets des études féministes sur le développement du droit, KIM Sun Uk se dit d'avis que les réformes juridiques restent essentielles et que les études féministes, précisément, peuvent y aider. Terminant son propos sur une note optimiste, l'intervenante insista sur l'importance du « gender mainstreaming », ou approche transversale, conçu ici comme pivot d'une possible abolition de la culture de domination masculine.